A la base, l’asclépiade est une matière sauvage que beaucoup considéraient comme inutile, voire indésirable. Pourtant, derrière son aspect de mauvaise herbe, l’asclépiade possède des propriétés calorifiques étonnantes, très appréciées des grands couturiers français. Dans l’univers de la mode, il se décline tantôt en manteaux, tantôt en sacs de couchages. Qu’est-ce qui fait la particularité de ce tissu que l’on prise tant ? Voici un petit horizon sur l’histoire, la provenance et les raisons qui nous incitent à aimer ce textile venu d’Amérique.
L’asclépiade en histoire…
Langue de vache, herbe à la ouate, herbe aux perruches, ou encore soie du Québec, on conférait à l’asclépiade (Asclepias syriaca), différentes dénominations.
Cette plante dont la période de floraison se fait en juin et en juillet, était autrefois utilisée par les Amérindiens au quotidien, en tant que breuvage médicinal et contraceptif. Elle entrait en outre dans leurs compositions alimentaires et était utilisé en tant que matière première dans la fabrication de leurs vêtements.
Ce n’est que récemment que les propriétés de sa fibre ont été utilisées à échelle industrielle par François Simard, PDG de l’entreprise Protec-Style de Granby.
L’asclépiade : sa provenance
Également appelée « soie d’Amérique », l’asclépiade est une matière textile issue d’une mauvaise herbe que l’on retrouve initialement au Québec.
Elle arrive à maturité tous les 2 à 3 ans. Du fait de son caractère sauvage, c’est une plante nectarifère et toxique qui pousse davantage sur des terrains peu fertiles, exempts d’engrais et à distance des habitations.
Une fois transformée en feutre, c’est une matière dotée d’un fort pouvoir isolant grâce à son duvet possédant des propriétés calorifiques supérieures à celles des plumes d’oies.
4 choses que vous ne saviez pas sur l’asclépiade
- Un produit 100% québécois
Étant donné qu’elle a été découverte au Québec, c’est tout naturellement que ce pays dispose des équipements technologiques en adéquation avec cette fibre. On dit d’ailleurs du Québec qu’il pourrait devenir l’eldorado de cette fibre particulière.
- C’est un excellent isolant thermique
Le Roi Louis XV l’utilisait pour créer ses vêtements chauds. Ses fibres sont aussi compressées que le duvet. Pour une même quantité que le duvet, elle est cependant plus chaude, moins onéreuse et n’a pas besoin d’être mouillée.
Le premier manteau réalisé avec de l’asclépiade, a d’ailleurs vu le jour en 2016 dans un atelier de Victoriaville.
- Un allié de la nature
Outre ses propriétés calorifiques impressionnantes, cette plante est par ailleurs indispensable à la survie d’une variante de papillon : le monarque. Elle leur est utile dans leur processus de reproduction et d’alimentation. Ces papillons effectuent un périple de 6000 kilomètres avant d’émigrer dans les montagnes du Michoacán, au Mexique, en hiver. Les abeilles contribuent elles aussi à la pollinisation de l’asclépiade afin d’en produire un dérivé : le miel d’asclépiade !
- Un tissu prisé dans les collections de vêtements d’hiver
L’asclépiade a redoré le blason de l’industrie de vêtements québécois, en entrant dans la composition de sacs et de vêtements de couchages pour les alpinistes. Il aura même servi de test lors d’une expédition sur l’Everest en mai 2016 par Jean-François tardif et son équipe. Il combine en effet d’excellentes propriétés calorifiques et hydrophobes, très utiles aux sportifs en montagne.